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RAILS DE FRANCE - LA VIE DU RAIL - NUMÉRO SPÉCIAL - MARS 1937

MUSCLES D'ACIER par ALBERT CAQUOT Membre de l'Académie des Sciences

           
PRÉFACE AU SEUIL
DU DÉPART
  ON PRÉPARE
VOTRE TRAIN
  LES COULISSES
D'UNE GARE
  MUSCLES
D'ACIER
  VOYAGE AVEC
LE MÉCANICIEN
  CEUX QUI
VOUS ATTENDENT
AUTORAIL BUGATTI
AUTORAIL BUGATTI
MOTRICE ET REMORQUE • 4 MOTEURS DE 200 CV ROYAL-BUGATTI • 110 PLACES ASSISES
VITESSE D'EXPLOITATION 140 KM/H • MOTRICE SEULE : VITESSE POSSIBLE 192 KM/H
MUSCLES D'ACIER

Nous ne pouvons manquer d'être frappés du rôle que joue, dans l'évolution technique, économique et commerciale du Rail, l'emploi généralisé des métaux qui dont mis progressivement à la disposition de ce mode de transport, le plus important par ses répercussions sociales.

Le métal a rendu possible à la fois la construction de la glissière continue, du rail, comme de la machine motrice destinée à faire circuler le véhicule.

Ainsi le métal a déterminé, il y a un siècle, la naissance du chemin de fer; aujourd'hui, il en dirige tous les progrès.

Dans le domaine de la voiture de voyageurs, la conquête du métal est extraordinairement rapide. La gravité des accidents ayant condamné la voiture mixte, bois et fer, la construction se modifie comme celle de la carrosserie automobile, avec la même vitesse.

La possibilité de réunir par soudure l'ensemble des éléments permet de faire concourir à la résistance l'enveloppe même de la voiture, et de supprimer les châssis.

Les voitures, beaucoup plus légères et solides, deviennent insonores, malgré la suppression de presque tous les matériaux organiques. Le métal assure la souplesse par les ressorts des roues, comme par ceux des coussins. Des dispositifs simples amortissent les vibrations. Bref, le métal règne en maître, même dans les organes où il semblait autrefois peu adapté.

Dans cette virtuosité que développent nos constructeurs modernes, ils disposent des métaux légers et résistants que l'automobile et l'aviation avaient fait naître. Alliages d'aluminium et magnésium rivalisent dans ce domaine avec les aciers inoxydables à base de nickel et de chrome.

Dans la machine motrice, les multiples ressources du métal sont appliquées avec une gamme extraordinairement variée. La chaudière reste fidèle aux aciers doux, mais le mécanisme utilise de plus en plus ces nuances que les aciers spéciaux mettent à notre disposition.

Dans les pièces mobiles à grande vitesse, les aciers au nickel, au chrome ou au molybdène permettent la diminution des efforts d'inertie, d'où meilleur rendement et meilleur équilibrage.

Dans toute la distribution, les métaux résistant aux températures élevées permettent une plus grande durée sans révision et une plus grande fidélité envers les cycles d'évolution théoriques de la machine.

Dans les coussinets et les surfaces glissantes, les bronzes et les métaux antifriction supportent des pressions de plus en plus fortes avec des frottements réduits.

La locomotive devient, avec les tracés modernes des formes aérodynamiques réalisables seulement en métal, une véritable œuvre architecturale, belle comme un organisme complet, dont la spécialisation des organes n'a pas nui au groupement logique auquel l'œil est particulièrement sensible.

Dans la vie intense du Rail, le rôle du métal, déjà prépondérant, va devenir presque exclusif.

Après un siècle d'existence, le Rail est encore jeune et il reste l'outil le mieux adapté pour les courants de transports les plus actifs.

Quand il pourra évoluer plus rapidement, dans des circonstances économiques meilleures, il reviendra à un équilibre complet, grâce à toutes les améliorations réalisables dès aujourd'hui.

Albert Caquot
Membre de l'Académie des Sciences

 
 
MUSCLES D'ACIER
MICHELINE
MICHELINE
100 PLACES • TYPE 23 À 3 BOGIES • 400 CV • POIDS : 25 TONNES • 100 PLACES ASSISES • 40 PLACES DEBOUT
VITESSE NORMALE : 120 KM/H • VITESSE MAXIMUM : 135 KM/H
LONGUEUR TOTALE : 30m360 • POSTE DE CONDUITE À CHAQUE BOUT