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SOUVENIRS FERROVIAIRES AU CIMETIÈRE DE MONTMARTRE

HENRY DAYDÉ (1847-1924)

PONT DE BIR-HAKEIM (237 M - MAI 1903-AVRIL 1906)
PONT DE BIR-HAKEIM (237 M - MAI 1903-AVRIL 1906 - DAYDÉ ET PILLÉ CONSTRUCTEURS) • CRUE DE LA SEINE
LIGNE 6 • MP 73
26/01/2018 • 14:50 • PARIS (75) • 48° 51 20.2" N, 02° 17' 15.6" E

du dimanche 16 novembre 1924

HENRI DAYDÉ

Le génie civil en France vient de perdre l'une de ses forces les plus précieuses : Henri Daydé n'est plus. Pendant près de cinquante ans il l'honora par l'immensité de son labeur, la grandeur de ses entreprises, l'élégante hardiesse et la sûreté de ses innombrables créations dans les contrées les plus diverses. Rappelons seulement ces merveilles de l'art du constructeur : le pont de Cubzac, sur la Dordogne ; le pont en arc de 200 mètres d'ouverture, sur la Vilaine, à la Roche-Bernard ; le wharf de Cotonou ; le pont Doumer, sur le fleuve Rouge, à Hanoï, avec ses 1,682 mètres de longueur. Jamais la matière ne fut rendue plus obéissante. Henri Daydé avait l'intuition des équilibres nécessaires.

Pour guider et régler l'audace de, ses conceptions, il joignait à une science technique consommée ces dons rares : une intelligence claire, un jugement net, une raison avertie. Les appliquant à adapter aux travaux publics les plus considérables les ressources de la construction métallique et de la mécanique. il obtint des résultats jusqu'alors inespérés. De plus en plus la machine remplaça l'ouvrier. Elle le libère et elle accroît la richesse générale. Parmi les novateurs à qui aura été due, dans le domaine des réalisations effectives, cette révolution économique et sociale, Henri Daydé a sa place marquée.

D'éloquents discours, prononcés aujourd'hui à ses obsèques, ont montré quelle part il a prise au renom universel de l'industrie française. Voilà comment il a gagné sa croix de commandeur de la Légion d'honneur. Il avait commencé par être médaillé de 1870.

Sa modestie égalait sa valeur. La droiture même, conscience intacte, sa belle figure tout illuminée de bonté, il ne songeait qu'aux autres et semblait s'ignorer lui-même. Content d'un cercle restreint d'amis choisis, appréciant le luxe conquis lentement par le travail, mais ennemi de toute ostentation, il n'avait qu'un orgueil : sa famille. Il eut la joie d'avoir pu se préparer en ses fils des continuateurs dignes de lui.

Sa mémoire ne s'effacera pas. Elle a, pour durer, le cœur de tous ceux qui l'ont connu, une œuvre puissante, enfin l'histoire certaine du génie civil dans les temps modernes.

Paul Delombre.

 
TOMBEAU D'HENRY DAYDÉ
HENRY DAYDÉ
 
INGÉNIEUR-CONSTRUCTEUR
COMMANDEUR DE LA LÉGION D'HONNEUR
 
27 AVRIL 1847 — 13 NOVEMBRE 1924
LIGNE 6
“ LES FORGERONS-RIVETEURS ” DE GUSTAVE MICHEL
 
26/01/2018 • 14:36 • PARIS (75) • 48° 51 20.2" N, 02° 17' 15.6" E
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