BORT - NEUSSARGUES • DESCRIPTION

Dans un contexte concurrentiel entre les compagnies du P.O, du P.-L.-M. et du MIDI, selon un accord conclu en 1863, le trafic de marchandises était attribué à l'itinéraire le plus court entre deux points. Si le trafic était détourné, la compagnie possédant la distance la plus courte était indemnisée. En fait, l'essentiel était de disposer des droits car une fois entré sur son territoire, la compagnie avait toute latitude pour choisir la voie d'acheminement du convoi.

L'importance du transport du vin entre le Languedoc (MIDI) et Paris (P.-O. ou P.-L.-M.) expliquera la construction de lignes difficiles sans justification du point de vue du trafic local ainsi, la ligne de Bort à Neussargues (point théorique de remise de convois de vin) dont les stations aux noms composés traduisent l'éloignement des bourgs censés être desservis (par exemple Condat) où l'extrême isolement à l'image de Landeyrat-Marcenat : « le trafic local n'est pas à considérer et tout l'intérêt de la ligne se réduit au trafic de transit ».

Le 17 juin 1892, le Compagnie du Chemin de Fer de Paris à Orléans se vit attribuer la concession de la ligne (loi du 20 mars 1893). Paul Séjourné, ingénieur en chef, étudia plusieurs variantes. Les travaux débutèrent en 1901 pour s'achever en 1907-1908.

La ligne comprenait 238 courbes soit 86% du parcours : 10 de rayon minimum de 150 m, 9 de 200 m et 55 de 300 m. Afin de réduire les travaux de terrassements et les ouvrages d'art, le profil en long était très accidenté, les rampes de 20 à 3 représentant 60% du parcours.

Dates de mise en service :

• 02/12/1907 Bort-Riom-ès-Montagnes
• 11/05/1908 Riom-ès-Montagnes-Allanche
• 02/12/1907 Allanche-Neussargues.

En 1942, Antoine Trin écrivait :

“ L'histoire de cette ligne n'a guère à retenir que les arrêts de la circulation causés par la neige sur les plateaux. Les principales interruptions ont été celles du 9 janvier 1909, des 25-27 janvier et 3 février 1910.

Malgré cela le trafic de la ligne est assez actif pour les marchandises, à noter les expéditions de fromages, surtout de Riom et cette transhumance par voie ferrée que Jean Brunhes notait dans sa « Géographie Humaine » et dont bénéficient surtout les gares d'Allanche et de Landeyrat.

C'est aussi sur cette ligne que sont les points de départ des marchands de toile et des voyageurs de commerce de la région de Condat-Marcenat pour leurs déplacements et transactions commerciales ils prenaient autrefois les voitures directes de Paris-Béziers qui, à Bort, se détachaient de la rame continuant sur Aurillac.

Temps révolus ! Aujourd'hui les relations directes entre Béziers et la capitale se font par Neussargues, Arvant et Clermont, et le commerce des marchands de toile de l'Artense est bien réduit. ”

La réalisation du barrage de Bort en 1950 conduisit à l'abandon de la section Eygurande-Bort limitant la ligne aux seules dessertes locales jusqu'à sa fermeture :

• 26/05/1990 Service voyageurs
• 31/08/1991 Service marchandises.

Depuis 1997, la section de Bort à Lugarde-Marchastel est exploitée par l'Association des Chemins de Fer de la Haute Auvergne (GENTIANE EXPRESS^®).