Mardi 21 juillet 1936
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LES ÉVÉNEMENTS D’ESPAGNE
Le mouvement insurrectionnel, presque maître au Maroc semble gagner du terrain dans la péninsule
La frontière est fermée
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On mande d'Hendaye à la Petite Gironde :
À 17 heures dimanche, la frontière espagnole a été fermée et la circulation interdite aux piétons sur le pont international d'Irun déjà, dès le matin, la grève générale avait été déclarée dans cette localité, et ni le tramway de Saint-Sébastien à la frontière française, ni les trains de la Compagnie espagnole du Nord ne circulaient plus. La police des routes est faite par les Jeunesses communistes, qui se substituent à la gendarmerie et aux gardes d'assaut.
Vers 2 heures du matin, une auto française a reçu trois balles, dont une a brisé le pare-brise. Le tort du conducteur avait été, paraît-il, de ne pas s'arrêter lorsque les affiliés aux Jeunesses communistes lui en avaient donné l'ordre. Sur le pont international, les gardes civils et les carabiniers (douaniers) sont toujours à leur poste et le passage est fermé aux voitures. Les voyageurs ne peuvent circuler sur le pont, qu'avec l'autorisation des délégués des Jeunesses communistes.
Lundi 8 novembre 1937
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LA GUERRE CIVILE EN ESPAGNE
Le rétablissement des relations ferroviaires franco-espagnoles par Irun
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On télégraphie d'Irun :
Vendredi, à 20 h. 30, a eu lieu, en gare d'Irun, une cérémonie à l'occasion de la reprise des relations ferroviaires entre la France et l'Espagne. Pour la première fois, depuis plus d'un an, les trains repassent par le pont du chemin de fer d’Irun.
C'est le Sud-Express, qui relie Paris à Lisbonne qui, le premier, a franchi le pont. Des autorités françaises et les dirigeants des Compagnies P.O.-Midi et des Wagons-lits, ainsi que M. Seugnard, commissaire divisionnaire d'Hendaye, qui représentait le gouvernement français, avaient pris place dans le train. Ils ont été reçus sur le quai de la gare d'Irun par les autorités espagnoles de la frontière, et par tout le haut personnel de la Compagnie du Norte.
Des allocutions ont été prononcées de part et d'autres. Tous les orateurs se sont félicités de la reprise de cet important service, pour le plus grand bien du trafic international.