> “ Le Temps ” du dimanche 21 janvier 1897 (*)
FAITS DIVERS
“ NOUVELLE LIGNE DE CHEMIN DE FER. — On inaugurera prochainement, sur le réseau de Paris-Lyon-Méditerranée, une ligne nouvelle reliant Corbeil à Montereau, en passant par Melun ; cette ligne, dans la plus grande partie de son parcours, doublera la voie actuelle de Paris à Montereau.
À Melun, en effet, la ligne principale qui suivait, depuis Paris, la rive droite de la Seine, traverse le fleuve et suit la rive gauche. La ligne nouvelle, partant de Corbeil, passe Villabe, Coudray-Montceaux, St-Fargeau, Ponthierry-Pringy, les Vosves et rejoint l'ancienne à Melun.
À partir de ce dernier point, les deux lignes restent parallèles jusqu'à Montereau, mais, tandis que la première suit la rive gauche, la seconde suit la rive droite et dessert Livry-sur-Seine, Chartrettes, Fontaine-le-Port, Héricy, Vulaines-Samoreau, Champagne, Vernou et la Grande-Paroisse.
Tous les ouvrages d'art sont déjà terminés, et les représentants de l’État se prononceront dans quelques semaines sur la réception de la nouvelle ligne. M. Tirman, président du conseil d'administration du Paris-Lyon-Méditerranée, M. Noblemaire, directeur, et les ingénieurs en chef de la compagnie l'ont visitée hier, en train spécial, et la date de mise en service paraît devoir être fixée aux premiers jours de l'été prochain. ”
> “ Le Temps ” du mardi 29 juin 1897 (*)
AU JOUR LE JOUR
L'inauguration de la ligne Corbeil-Melun-Montereau
“ C'était fête hier, et grande fête, dans la partie sud du département de Seine-et-Oise et en Seine-et-Marne : M. Turrel, ministre des travaux publics, inaugurait, en effet, une nouvelle ligne de chemin de fer, ouverte par la Compagnie P.-L.-M. entre Corbeil et Montereau.
La ville de Corbeil est pavoisée et ornée d'arcs de triomphe et de guirlandes de fleurs. Une collation a été préparée dans le grand hall du marché au blé, et le cortège ministériel, précédé par une escouade de gendarmes à cheval, et aux accents de la musique des pompiers, traverse les rues principales. C'est M. Argeliès, député de Corbeil, qui souhaite la bienvenue au ministre, et lui présente les principales notabilités.
Après avoir distribué force médailles de travail à divers employés de la gare, et des minoteries de Corbeil, et les palmes académiques à MM. Caillet, président du tribunal de commerce, Vernier, secrétaire de la mairie d'Essonnes, et Bouchot, correcteur du journal l’Abeille, M. Turrel, toujours précédé de gendarmes à cheval, regagne la gare.
De Corbeil à Melun, dans chaque petite station on s'arrête quelques minutes, pour donner le temps au maire de souhaiter la bienvenue au ministre, aux fanfares de jouer la Marseillaise, et à M. Turrel de prononcer quelques mots.
À Melun, le ministre s'arrête deux heures, pour déjeuner. Au dessert, en réponse aux toasts de MM. Ballandreau, député, et Prevet, sénateur, M. Turrel, après avoir remercié de l'accueil qui lui est fait, ajoute :
Le paysan songe avant tout à faire sortir du sol les moissons qui donnent la vie et le bien-être. Il ne se demande pas par qui il est gouverné ; ce qui le préoccupe, c'est de savoir comment il est gouverné. Dans notre beau et noble pays, on est avant tout amoureux de la liberté ; mais on a compris qu'elle ne pouvait pas marcher sans l'ordre. Ce qui domine, c'est un besoin constant d'apaisement et de tranquillité. Le cabinet s'est toujours inspiré de ces désirs si légitimes du pays.
Non, il n'est pas vrai que l'agriculteur reste immobile, engourdi au coin de son foyer ; depuis longtemps il s'est éveillé à la civilisation et il apprécie les bienfaits de la République. Son activité ne va pas vers les agitateurs politiques ; elle va vers ceux qui s'appliquent à résoudre les difficultés économiques au milieu desquelles il est obligé de vivre.
Le ministre remet ensuite la croix de la Légion d'honneur à M. Thomas, maire de Fontainebleau ; les palmes académiques à MM. Martin, professeur, Dupuis, adjoint au maire, et Livret, conseiller général de Moret ; le Mérite agricole à MM. Wentz, secrétaire de la Fédération colombophile de Melun, Hautducoeur, régisseur de ferme, et Duval, agriculteur.
À deux heures, on se remet en- route, et l'inauguration continue. Ce sont, à chaque station, les mêmes compliments et les mêmes fanfares. Partout l'enthousiasme des populations est intense.
À Montereau, le ministre remet, à l'hôtel de ville, les palmes académiques à MM. Vincent, directeur de la Société orphéonique de Montereau, et Bezon, sous-chef de fabrication à la manufacture de faïence. Vers six heures, un grand banquet réunissait près de 500 convives. Au dessert, après des toasts portés par MM. Bret, préfet, Ouvré, député, et Paul Allaire, maire, M. Turrel remercie le département entier de la réception dont il a été l'objet. Il remet tout l'honneur de cette sympathie à M. Méline, président du conseil, qui, dit-il, est le « père et le protecteur de l'agriculture ».
À huit heures, le train ministériel reprenait la direction de Paris, où il est arrivé à neuf heures et demie. ”
Tous les trains : 1e 2e 3e classes. | |||
Pour les trains que peuvent utiliser les ouvriers et ouvrières porteurs de cartes d'abonnement délivrées aux conditions du tarif spécial G.V. n°3, consulter les affiches spéciales. |
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● | Gare d'embranchement. | DF | Dimanches et fêtes. |
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Bp | Buffet-panier. | Sem. | Semaine. |
B | Buffet. |