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VERS LA VICTOIRE... NOVEMBRE 1918

LE WAGON DE L'ARMISTICE

LE WAGON DE L'ARMISTICE

La voiture-restaurant 2419 D de la Compagnie Internationale des Wagons-Lits et des Grands Express Européens (CIWL) appartenant à la série 2403 à 2424, avait été construite en 1913 par une filiale de la CIWL - la Compagnie Générale de Construction (CGC) à Saint-Denis - pour le réseau du Chemin de fer de l'État. Elle servit de cadre aux pourparlers et aux signatures des armistices des 11 novembre 1918 et 23 juin 1940.

La 2419 D était affectée le 20 mai 1914 aux liaisons Paris-Laval et Paris-Saint Brieuc. À compter du 15 octobre 1918, transformée en voiture-salon-bureau, elle est mise à la disposition du maréchal Foch et se trouve incorporée au train des plénipotentiaires français acheminé le 8 novembre 1918 à Rethondes.

Dès l'arrêt des hostilités, elle retrouve sa fonction de voiture-restaurant. Après remise en état, le 1er octobre 1919, elle est offerte au gouvernement français par André Noblemaire, directeur de la CIWL.

Le 30 novembre 1919 elle est une nouvelle fois transformée en voiture-salon-restaurant du train présidentiel et, le 8 décembre suivant, finalement rayée des contrôles de la CIWL, elle retrouve les aménagements du 11 novembre 1918. Le 27 avril 1921, elle prend le chemin du Musée de l'Armée. Son exposition dans la cour d'honneur des Invalides lui fait subir les intempéries ... et les critiques du public et de la presse, ce qui conduit le mécène américain Arthur Henry Fleming à financer sa restauration par les ateliers de Saint-Denis et l'édification d'une remise-musée au Carrefour de l'Armistice, à Compiègne, où elle est installée le 11 novembre 1927.

Le 20 juin 1940, à la demande d'Hitler, elle est retirée de la remise et tirée sur la voie qu'elle occupait le 11 novembre 1918 et sert de lieu symbolique pour les pourparlers et la signature de l'armistice. Le 22 juin à 15 heures, Hitler pénètre victorieux dans la voiture... Dès le lendemain, le Carrefour de l'Armistice est rasé - à l'exception de la statue du maréchal Foch - et la 2419 D est acheminée vers le Reich pour être exposée à Berlin.

Après la chute du mur de Berlin, il est apparu que cette voiture n’avait pas été détruite par les Allemands, mais victime d’un incendie fortuit près d’un camp de déportation qui venait d’être libéré par les forces américaines ; cette voiture était stationnée en gare de Crawinkel (Informations communiquées par M. Philippe TOUWAIDE, Directeur du Service de Médiation du Gouvernement Fédéral pour l'Aéroport de Bruxelles-National, auteur d'un article paru dans la revue DH Mag).

Le 16 septembre 1950, grâce aux efforts du maire de Compiègne et de la CIWL, une réplique de la voiture de l'Armistice - la 2439 se rapprochant de la 2419 - est installée dans la remise-musée de Rethondes à proximité du Carrefour reconstitué.

La voiture 2439 appartient à la série 2425 à 2439 construite en 1913 par la CGC. Elle a été renumérotée 2419.

 
Statue du maréchal Foch
Statue du maréchal Foch
Rond-Point de l'Armistice • Compiègne (60)
49° 25' 38.8" N, 02° 54' 26.0" E
CARACTÉRISTIQUES DE LA VOITURE-RESTAURANT N° 2419 D
Date de construction 1913
Constructeur Compagnie Générale de Construction de Saint-Denis
Destination à l'origine Réseau de l' État
Nombre de places 24 en 1ère classe et 18 en 2nde
Tare 43,340 tonnes
Caisse Parois en teck, lanterneau blanc
Châssis Métallique
Bogies Type U « Wagons Lits »
Freins À air standard et à vis
Éclairage Électrique système Dick
W.C. Toilette Néant
Chauffage Par thermosiphon
Délégation Alliée  
Délégation Allemande
Maréchal Ferdinand Foch   Secrétaire d’État Mathias Erzberger
Amiral Rosslyn Wemyss   Général-Major Detlof von Winterfeldt
Général Maxime Weygand   Ministre plénipotentiaire comte Alfred von Oberndorff
Contre-amiral George Hope   Capitaine de Vaisseau Ernst Vanselow
Capitaine de Vaisseau Marriot   Capitaine d'État-Major Geyer
Commandant Bagot (interprète)   Capitaine de Cavalerie Von Helldorff (interprète)
Officier interprète Laperche    

11 NOVEMBRE 1918
Extrait d'un article d'Albéric Cahuet
paru dans L'ILLUSTRATION du 12 novembre 1938 (1)

...

“ L'armistice, dont la signature provoqua dans les pays de l'Entente une immense explosion de joie et dans le monde un soulagement universel, a gravé dans l'histoire un nom de lieu sans renommée jusqu'alors : Rethondes, la forêt de Rethondes. Comme l'on dit : la paix de Versailles, on peut dire : l'armistice de Rethondes. Une paix peut, dans ses clauses, être plus tard discutée, revisée. Un armistice, qui termine les hécatombes, laisse un souvenir plus sensiblement humain. De l'endroit d'où partit l'ordre de cesser le feu, on a fait, avec un monument, des inscriptions et des reliques, un but de pélerinage. On y trouve un recueillement spirituel dans le grave et pur enveloppement des bois...

La chronologie de 1918 rappelle que, dès le 6 octobre, le chancelier allemand avait télégraphié au président Wilson pour lui demander la conclusion d'un armistice. Après des semaines de négociations, le maréchal Foch, commandant en chef des armées alliées, fut autorisé à faire savoir que les plénipotentiaires allemands seraient reçus par lui. Le 7 novembre, à 6 h. 30, un officier d'état-major fit la communication suivante au chef de bataillon Ducornez, commandant l'avant-garde de la 170e division : Les parlementaires allemands venant demander l'armistice se présenteront par la route de La Capelle à partir de 8 heures. Prendre immédiatement toutes dispositions pour faciliter leur entrée dans les lignes françaises. Déjà, le commandant de Bourbon-Busset, désigné pour conduire les parlementaires au maréchal Foch, avait quitté le G. Q. G. de l'armée. Mais, en raison du mauvais état des routes, ce fut à 20 heures seulement que la délégation allemande se présentat aux avant-postes. Dans un brouillard intense, les sentinelles perçoivent la sonnerie Cessez le feu ! Un convoi de voitures se dessine sur la route, phares allumés. La première voiture arbore le drapeau blanc et un trompette se tient sur le marchepied. Un jeune capitaine de vingt-cinq ans, Lhuillier, arrête d'un geste le convoi. Il reconnaît les parlementaires et monte dans la première des automobiles. sur le marchepied, le trompette allemand a été remplacé par le caporal clairon Sellier et l'on se remet en marche vers La Capelle, Sellier sonnant le Garde à vous !

À La Capelle, le commandant de Bourbon-Busset et le commandant Ducornez reçoivent les délégués, qui sont : le ministre Erzberger, président de la mission, le général de Winterfeld, attaché militaire jusqu'en 1914 à l'ambassade d'Allemagne à Paris, le comte Oberndorff, le capitaine de vaisseau Vanselov, plusieurs officiers d'état-major et deux civils, experts financiers. Après une halte dans une villa, où par un curieux hasard figure un grand portrait de Napoléon III, la délégation allemande abandonne ses voitures et monte dans les voitures françaises. Au presbytère d'Homblières, un souper frugal a été préparé. A 3 heures du matin on arrive à Tergnier, où un train spécial attend..."

Le collaborateur immédiat de Foch, le général Weygand, qui fut l'un des témoins essentiels de cet événement d'histoire, a, dans un livre capital : le 11 Novembre, fixé ses souvenirs avec une écriture vivante que pourrait lui envier un maître du reportage. Ainsi nous montre-t-il, le 8 novembre à 7 heures, dans une aube grisâtre, une petite lumière rouge glissant à travers les arbres de la forêt de Rethondes : c'est le train des parlementaires allemands. Arrêté en plein bois, on l'aiguille sur une voie légèrement incurvée sans quai ni abri. A 200 mètres environ on distingue, à la même hauteur, la ligne noire d'un autre train arrêté. C'est celui du maréchal Foch, arrivé là depuis la veille. L'amiral Wemyss, premier lord à la Mer et plénipotentiaire anglais, y a pris place.

La voiture où Foch dispose d'un salon voisine avec une voiture-bureau dont le milieu est occupé par une large table. C'est là qu'à 9 heures précises le commandant en chef des armées alliées, avec l'amiral Wemyss et les deux chefs d'état-major, l'amiral Hope et le général Weygand, reçoit les plénipotentiaires allemands. Les pouvoirs, tout d'abord vérifiés, sont en règle ; ils portent la signature du chancelier-prince Max de Bade. Et l'entetien s'engage.

La scène d'histoire a été maintes fois racontée. M. Erzberger ayant dit que la délégation dont il était le chef se trouvait là pour recevoir les « propositions des puissances alliées », le maréchal répliqua qu'il ne pouvait répondre qu'à la demande d'un armistice, demande qui fut faite en termes nets. Le général Weygand alors fait connaître les clauses principales que les Alliés imposaient. Instant pathétique. Le général de Winterfeld sollicita une suspension immédiate et provisoire des hostilités pendant laquelles les conditions pourraient être examinées par le gouvernement et le haut commandemant allemand. « Les hostilités, répondit Foch, ne peuvent cesser avant la signature de l'armistice. » Il fut précisé que la réponse allemande devrait arriver avant lundi 11 novembre. Dans l'attente de cette réponse, pendant les journées des 8, 9 et 10, plusieurs conférences eurent lieu entre les délégués et les chefs d'état-major. On y précisa des points de détail sans que des concessions essentielles fussent accordées. Le 10, un peu avant 19 heures, arrivait l'acceptation sans réserve du gouvernement allemand. En même temps parvenaient des nouvelles très graves : l'abdication arrachée à l'empereur, la renonciation du Kronprinz, la République proclamée à Munich. Le 11 novembre, à 5 h. 10 du matin, les deux plénipotentiaires de l'Entente et les quatre plénipotentiaires allemands apposaient leurs signatures sur le document qui consacrait la victoire des Alliés. Le feu cesserait à 11 heures du matin, de la mer du Nord à la Suisse. ”

...

Mercredi 13 novembre 1918 (2)

Les conditions de l'armistice

CONVENTION

“ Entre le Maréchal Foch, commandant en chef les armées alliées, stipulant au nom des puissances alliées et associées assisté de l’amiral Wemyss, first sea lord, d'une part :

et

M. le secrétaire d’État Erzberger, président de la délégation allemande ;

M. l'envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire comte von Oberndorff;

M. le général d'état-major von Wînterfeldt ;

M. le capitaine de vaisseau Vanselow   ;

munis de pouvoirs réguliers et agissant avec l'agrément du chancelier allemand, d'autre part.

Il a été conclu un armistice aux conditions suivantes :

A. — Sur le front d'Occident

I. — Cessation des hostilités, sur terre et dans les airs, six heures après la signature de l'armistice.

II. Évacuation immédiate des pays envahis : Belgique, France, Luxembourg, ainsi que l’Alsace-Lorraine — réglée de manière à être réalisée dans un délai de quinze jours à dater de la signature de l'armistice.

Les troupes allemandes qui n'auraient pas évacué les territoires prévus dans les délais fixés seront faites prisonnières de guerre.

L'occupation par l’ensemble des troupes alliées et des États-Unis suivra, dans ces pays, la marche de l'évacuation.

Tous les mouvements d'évacuation ou d'occupation sont réglés par la note annexe n° 1, arrêtée au moment de la signature de l’armistice.

III. — Rapatriement, commençant immédiatement et devant être terminé dans un délai de quinze jours, de tous les habitants des pays énumérés ci-dessus (y compris les otages et les prévenus ou condamnés).

IV. — Abandon par les armées allemandes du matériel de guerre suivant, en bon état :

5,000 canons (dont 2,500 lourds et 2,500 de campagne), 25,000 mitrailleuses, 3,000 minenwerfers, 1,700 avions de chasse et de bombardement, en premier lieu tous les D 7 et tous les avions de bombardement de nuit, à livrer sur place aux troupes alliées et des États-Unis — dans les conditions de détail fixées par la note annexe n° 1, arrêtée au moment de la signature de l'armistice.

V. — Évacuation des pays de la rive gauche du Rhin par les troupes allemandes. Les pays de la rive gauche du Rhin seront administrés par les autorités locales, sous le contrôle des troupes d'occupation des alliés et des États-Unis.

Les troupes des alliés et des États-Unis assureront l'occupation de ces pays par des garnisons tenant les principaux points de passage du Rhin (Mayence, Coblentz, Cologne) avec, en ces points, des têtes de pont de 30 kilomètres de rayon sur la rive droite et des garnisons tenant également des points stratégiques de la région.

Une zone neutre sera réservée sur la rive droite du Rhin, entre le fleuve et une ligne tracée parallèlement aux têtes de pont, et au fleuve, et à 10 kilomètres de distance depuis la frontière de Hollande jusqu'à la frontière de la Suisse.

L'évacuation par l'ennemi des pays du Rhin (rive gauche et rive droite), sera réglée de façon à être réalisée dans un délai de seize nouveaux jours — soit trente et un jours après la signature de l'armistice.

Tous les mouvements d'évacuation ou d'occupation sont réglés par la note annexe n° 1, arrêtée au moment de la signature de l'armistice.

VI. — Dans tous les territoires évacués par l'ennemi, toute évacuation des habitants sera interdite  il ne sera apporté aucun dommage ou préjudice à la personne ou la propriété des habitants. Personne ne sera poursuivi pour délits de participation à des mesures de guerre antérieures à la signature de l'armistice.

Il ne sera fait aucune destruction d'aucune sorte. Les installations militaires de toute nature seront livrées intactes — de même les approvisionnements militaires, vivres, munitions, équipements, qui n'auront pas été emportés dans les délais d'évacuation fixés.

Les dépôts de vivres pour la population civile, bétail, etc., devront être laissés sur place.

Il ne sera pris aucune mesure d'ordre général ou d'ordre officiel ayant pour conséquence une dépréciation des établissements industriels ou une réduction dans leur personnel.

VII. — Les voies et moyens de communication de toute nature, voies ferrées, voies navigables, routes, ponts, télégraphe, téléphone, ne devront être l'objet d'aucune détérioration.

Tout le personnel civil et militaire actuellement utilisé y sera maintenu.

Il sera livré aux puissances associées :

5,000 machines montées et 150,000 wagons en bon état de roulement et pourvus de tous rechanges et agrès nécessaires, dans les délais dont le détail est fixé à l'annexe n° 2 et dont le total ne devra pas dépasser trente et un jours.

Il sera également livré 5,000 camions automobiles en bon état, dans un délai de trente-six jours.

Les chemins de fer d'Alsace-Lorraine, dans un délai de trente et un jours, seront livrés dotés de tout le personnel et matériel affectés organiquement à ce réseau.

En outre, le matériel nécessaire à l'exploitation dans les pays de la rive gauche du Rhin, sera laissé sur place.

Tous les approvisionnements en charbon et matières d'entretien, en matériel de voies, de signalisation et d'atelier, seront laissés sur place. Les approvisionnements seront entretenus par l'Allemagne, en ce qui concerne l'exploitation des voies de communication des pays de la rive gauche du Rhin.

Tous les chalands enlevés aux alliés leur seront rendus. La note annexe n° 2 règle le détail de ces mesures.

...

F. Durée de l'armistice

XXXIV. — La durée de l'armistice est fixée à 36 jours avec faculté de prolongation.

Au cours de cette durée, l'armistice peut, si des clauses ne sont pas exécutées, être dénoncé par l'une des parties contractantes qui devra en donner le préavis 48 heures à l'avance. Il est entendu que l'exécution des articles III et XXVIII ne donnera lieu à dénonciation de l’armistice pour insuffisance d'exécution dans les délais voulus, que dans le cas d'une exécution malintentionnée.

Pour assurer dans les meilleures conditions l’exécution de la présente convention, le principe d'une commission d'armistice internationale permanente est admis. Cette commission fonctionnera sous la haute autorité du commandement en chef militaire et naval des armées alliées.

Le présent armistice a été signé le 11 novembre 1918, à cinq heures, heure française.

FOCH, WEYMISS, amiral.

ERZBERGER, OBERNDORFF, WINTERFELDT VANSELOW. ”

NOVEMBRE 1918
Vendredi 1er
  • Les Belges progressent vers Gand et les Français s'avancent vers l'Escaut, les Anglais vers Audenarde (Flandre-Orientale). Les Anglais atteignent les faubourgs sud de Valenciennes.
  • Les Franco-Américains pénètrent dans les défenses allemandes.
  • En Italie, les Alliés s'emparent de Feltre et de Belluno (Vénétie).
  • En Hongrie, le comte Karolyi est chargé de former un ministère.
  • En Bohême, le conseil national à Prague s'est déclaré indépendant.
Samedi 2
  • En Belgique, les Belges sont aux lisières de Gand. En France, les Franco-Américains occupent plus de vingt localités.
  • En Italie, les Alliés s'emparent de tous les massifs du Trentin. Victor-Emmanuel est entré à Belluno.
  • En Serbie, les Serbes ont pris Belgrade.
  • À Vienne, le gouvernement autrichien adresse à l'Italie une demande pour entrer en pourparlers de paix.
  • Les Alliés, du 15 juillet au 31 octobre, ont fait 354 365 prisonniers.
Dimanche 3
  • La résistance allemande est brisée dans la boucle de l'Aisne, les Ardennes et la Meuse. L'Argonne est complètement libérée.
  • Les Italiens rentrent dans Udine. En Istrie, ils prennent Trieste.
  • La Serbie est entièrement délivrée.
  • À Vienne a lieu l'installation d'un gouvernement de l'Autriche allemande.
  • En Hongrie, une constituante sera élue, siégeant à Budapest.
  • À Versailles, la Conférence interalliée discute d'une demande d'armistice de l'Autriche.
Lundi 4
  • En Italie, suite à l'armistice demandé par l'Autriche, les Alliés arrêtent leur poursuite à trois heures de l'après-midi.
  • En Albanie, les Italiens occupent Scutari.
  • En Hongrie, le ministre de la guerre annonce l'armistice conclu avant l'Italie.
Mardi 5
  • 25 divisions allemandes battent en retraite.
  • À Berlin, le prince Max de Bade adresse un manifeste au peuple, lui recommandant le calme et la discipline.
  • À Paris, M. Clemenceau annonce aux Chambres la victoire des Alliés qui entraînera une paix victorieuse.
Mercredi 6
  • Les Allemands se retirent en désordre sur tout le front.
  • Les Américains sont à Pont-à-Mousson
  • À Berlin des troubles se produisent.
Jeudi 7
  • Les Alliés dépassent la boucle de l'Aisne. Les Américains entrent à Sedan, tout le territoire à l'ouest de la Meuse est dégagé.
  • En Croatie, les Italiens occupent Fiume.
  • Le gouvernement allemand envoie des parlementaires sur le front français, pour conférer sur l'armistice.
  • À Kiel,, Hambourg, Essen, etc., des émeutes ne cessent de se produire.
  • Les parlementaires allemands quittent Spa en Belgique, partent pour le grand quartier général français après dépêches avec le maréchal Foch.
  • À Paris, le Sénat déclare que les armées et leurs chefs, le gouvernement de la République, le citoyen Georges Clemenceau et le maréchal Foch, ont bien mérité de la Patrie.
Vendredi 8
  • Avance des Alliés sur tous les fronts.
  • À Munich, l'union de la Serbie et de la Yougo-Slavie est proclamée.
  • Les parlementaires allemands sont arrivés au grand quartier général français.
Samedi 9
  • À Berlin, le prince Max de Bade donne sa démission. Le grand duc du duché de Brunswick abdique.
  • Les Alliés circulent en Autriche.
Dimanche 10
  • Les Belges, les Américains et les Français bousculent les Allemands. Les Anglais poursuivent l'ennemi sur tous les fronts.
  • Les Italiens ont fait 600 000 prisonniers autrichiens.
  • Le général Franchet d'Esperey est arrivé à Belgrade.
  • Les Alliés occupent Sarajevo.
  • À Berlin, la République est acclamée. Des troubles sanglants se produisent, plusieurs notabilités civiles et militaires sont fusillées.
  • Au Wurtemberg, Guillaume II est obligé d'abdiquer. En Saxe, le roi Frédéric-Auguste est déposé. Les grands ducs d'Oldenburg, de Hesse sont forcés de donner leur démission.
  • À Vienne, le nouveau gouvernement socialiste déclare que l'Autriche sera désormais République austro-allemande.
  • En Hollande, Guillaume II arrive au château d'Amerongen.
Lundi 11
  • Les hostilités prennent fin à 11 heures sur tous les fronts, après des dépêches du grand quartier général français annonçant la signature de l'armistice demandé par l'Allemagne.
  • À Paris, M. Georges Clemenceau lit, à la Chambre des députés et au Sénat, les conditions de l'armistice avec l'Allemagne. Le Maréchal Foch est élu membre de l'Institut.
COMMUNIQUÉ FRANÇAIS

11 novembre, onze heures soir

Au cinquante-deuxième mois d'une guerre sans précédent dans l'Histoire, l'armée française, avec l'aide de ses alliés, a consommé la défaite de l'ennemi.

Nos troupes, animées du plus pur esprit de sacrifice, donnant, pendant quatre années de combats ininterrompus, l'exemple d'une sublime endurance et d'un héroïsme quotidien, ont rempli la tâche que leur avait confiée la patrie.

Tantôt supportant avec une énergie indomptable les assauts de l'ennemi, tantôt attaquant elle-même et forçant la victoire, elles ont, après une offensive décisive de quatre mois, bousculé, battu et jeté hors de France la puissante armée allemande et l'ont contrainte à demander la paix.

Toutes les conditions exigées pour la suspensions des hostilités ayant été acceptées par l'ennemi, l'armistice est entré en vigueur aujourd'hui à onze heures.

Les hostilités ont été suspendues ce matin à onze heures.

COMMUNIQUÉ BRITANNIQUE

11 novembre, soir

À cette heure, nos troupes avaient atteint la ligne générale suivante : frontière franco-belge, est d'Avesnes, Jeumont, Jivry, à quatre milles à l'est de Mons, Chievres, Lessines, Grammont.

Dans l'après-midi du 10 novembre, nos appareils ont bombardé les embranchements de chemins de fer à Erhange. Un de nos appareils n'est pas rentré à sa base.

La nuit suivante, ils ont attaqué les aérodromes de Morhange, de Frescaty et de Lellinghem, ainsi que les voies ferrées de Metz-Sablons. Frescaty a reçu des coups directs. Un tir exceptionnellement bon a été dirigé contre Morhange, où dix coups directs ont atteint les hangars. Trois grands incendies ont éclaté. D'autres dégâts considérables ont été occasionnés. Tous nos appareils sont rentrés.

COMMUNIQUÉ BELGE

Le groupe d'armées des Flandres, recueillant le fruit des efforts faits les jours précédents, a réalisé d'importants progrès qui n'ont été arrêtés que par l'armistice.

L'armée belge est entrée dans Gand, et le 2e corps de cavalerie, dépassant largement l'infanterie, est arrivé sur la Dender, à Grammont où il a établi une tête de pont.

Mardi 12
  • En Allemagne, les grands duc et princes régnants abdiquent ou abandonnent le pouvoir.
  • Le Roumanie déclare la guerre à l'Allemagne.
Mercredi 13
  • L'escadre alliée mouille devant Constantinople.
  • La Bulgarie a été écrasée, la Macédoine orientale délivrée, la Turquie et l'Autriche ont demandé la paix. La Serbie et la Roumanie sont libérées.
Jeudi 14
  • L'Alsace et la Lorraine sont complètement délivrées du joug allemand.
  • Les Alliés occupent Constantinople.
  • Guillaume II et le kronprinz sont internés en Hollande.
Vendredi 15
  • En Belgique, le roi Albert Ier est entré à Gand.
  • Au Wurtemberg et en Bohême, la République est proclamée.
  • Les Allemands abandonnent la Pologne.
Samedi 16
  • La République est proclamée en Saxe.
  • Charles IV renonce au trône de Hongrie.
Dimanche 17
  • Les Alliés poursuivent la reprise des territoires.
  • À Prague, la déchéance des Habsbourg est proclamée.
  • À Paris se produisent de grandioses manifestations en l'honneur de la victoire des Alliés.
Lundi 18
  • Les troupes belges, anglaises et françaises avancent en Belgique.
Mardi 19
  • Le général Pétain est élevé à la dignité e maréchal de France.
Mercredi 20
  • Les Français avancent en Alsace-Lorraine. Les Américains entrent dans le Luxembourg.
  • Les Alliés occupent Alexandrette et Bakou.
  • En Angleterre, remise des premiers sous-marins allemands.
Jeudi 21
  • Les Américains entrent en Belgique.
  • Les navires de guerre allemands sont livrés aux Alliés.
  • M. Clemenceau et le maréchal Foch sont élus membres de l'Académie française.
Vendredi 22
  • Les souverains belges entrent à Bruxelles.
Samedi 23
  • Troubles à Berlin.
Dimanche 24
  • Le prince régent et le prince Max de Bade renoncent au trône. Presque tous les États allemands sont en république ou se déclarent indépendants.
Lundi 25
  • Le kronprinz d'Allemagne est interné dans l'île de Wieringen (Pays-Bas).
Mardi 26
  • Les navires allemands sont désarmés.
Mercredi 27
  • 114 sous-marins allemands sont internés.
Jeudi 28
  • Des détachements français, belges et anglais occupent la rive gauche du Rhin.
  • Guillaume II signe son abdication.
Samedi 30
  • En Hongrie, le maréchal von Mackensen et ses troupes sont internés.
  • L'escadre alliée est devant Sébastopol.
RÉFÉRENCES