« Début 1915, l'armée allemande installe dans la forêt domaniale de Coucy-Basse, caché au lieu-dit Le Montoir, un canon de calibre 38 cm avec un tube de 17 m de long et une portée de près de 40 km, qui tirait des obus d'environ 750 g.

Cette énorme pièce de marine était destinée à l'origine aux cuirassés allemands. La mise en batterie a été réalisée par un embranchement à écartement normal situé à 500 m au nord, sur la voie ferrée Anizy - Coucy - Chauny.

Le choix de l'emplacement était très stratégique. Le canon permettait de tirer sur Compiègne, Villers-Cotterêts et Fismes, villes possédant de grands nœuds routiers et ferroviaires pour le ravitaillement du front français. Le canon était bien desservi : ligne de chemin de fer, voie métrique, gare de triage, accès routier, proximité de Coucy pour l'hébergement du personnel.

Les tirs ont commencé le 14 juin 1915. Des projectiles venant du canon de Coucy ont fait de gros dégâts à Compiègne, notamment le 27 août 1915, dans la ville, au château et dans le parc.

Le canon a seulement tiré en 80 et 90 coups, alors que la durée de vie moyenne d'un tube est d'environ 300 coups.

Il a été évacué dès fin novembre 1915 pour rejoindre Zillisheim en Alsace.

  Le mystère autour de cette pièce d'artillerie fut tellement important qu'on l'appela à tort « Grosse Bertha  », vocable attribué par les français au 313 Pariser Kanon, engin aux performances exceptionnelles, transitant par voie ferrée, et qui lui, a tiré sur Paris... Mais c'était le 23 mars 1918, alors qu'à cette date là, les Français avaient réoccupé Coucy, et bien après que le canon de 38 cm ait été évacué.

Cette information rétablit la vérité historique. »