ANCIENNE GARE DE DÉPORTATION DE BOBIGNY
LIEU DE DÉPART DES JUIFS DE FRANCE VERS AUSCHWITZ-BIRKENAU
JUILLET 1943-AOÛT 1944
(Panneaux d'information)
La ligne ferroviaire de Grande ceinture est créée à partir de 1875 pour faciliter les échanges entre les différents réseaux nationaux. La gare de voyageurs de Bobigny est une de ses stations.
La gare de marchandises est aménagée sur le même site au début des années 1930. C’est là que de juillet 1943 à août 1944 près de 22 500 Juifs de France sont déportés.
Gare du Bourget-Drancy
La gare du Bourget-Drancy se trouve à la jonction de la ligne Paris-Soissons et du réseau de Grande ceinture. De juillet 1942 à juillet 1943, elle servit de lieu de départ pour les internés juifs du camp de Drancy. au total, 41 convois quittèrent cette gare pour Auschwitz-Birkenau.
Gare de Bobigny
Le Bâtiment des voyageurs de la gare de Bobigny est construit en 1928 pour les usagers de la Grande ceinture. Le trafic voyageurs est supprimé en 1939. C’est depuis la zone marchandises que partent 21 convois de Juifs de France vers Auschwitz-Birkenau entre juillet 1943 et août 1944.
Cité de la Muette à Drancy
Ce grand ensemble a été construit à partir de 1932 par les architectes Beaudouin et Lods. Le bâtiment en forme de U sert à partir de juillet 1940 de camps pour les prisonniers de guerre français et britanniques puis, jusqu’en juillet 1941, de camp pour les « ressortissants de puissances ennemies » (civils anglais et du Commonwealth).
À partir du 20 août 1941, ce bâtiment est réquisitionné pour interner les Juifs raflés dans Paris. À partir du printemps 1942 jusqu’en août 1944, il devient le principal camp d’internement et de transit des Juifs de France vers Auschwitz-Birkenau.
1928-2012 - L’histoire d’un lieu
• 1928-1939
En 1928, à la demande des habitants et des élus de Bobigny, une gare de voyageurs est construite au lieu dit « la Couture ». De simple halte, elle devient une gare de la Grande ceinture parisienne.
Au début des années 1930, une gare de marchandises y est aménagée dans le but de desservir les industries avoisinantes, l’imprimerie du journal L’Illustration et le fort militaire d’Aubervilliers.
En 1939, faute de trafic suffisant, la gare de voyageurs est fermée mais l’activité de la gare marchandises est maintenue.
• 1940-1943
À partir de l’été 1941, la cité de la Muette à Drancy, située à environ 2 km, devient le principal camp d’internement des personnes considérées comme juives par les autorités d’occupation allemandes et par le gouvernement de Vichy.
Du printemps 1942 à l’été 1943, près de 40 000 internés à Drancy sont déportés à Auschwitz-Birkenau depuis la gare du Bourget.
• Juillet 1943-août 1944
À partir de juillet 1943, pour des raisons de discrétion et de commodité logistique c’est la gare de Bobigny qui sert de lieu de départ pour près de 22 500 hommes, femmes, enfants exterminés à Auschwitz-Birkenau.
• 1945-1988
Après la guerre, la gare de marchandises continue d’être utilisée. En 1954, une entreprise de ferraillage y installe progressivement son activité.
Cette utilisation industrielle du lieu empêche la tenue de commémorations dans une période où, en France, le souvenir du génocide n’occupe pas une place centrale dans les mémoires de la Seconde Guerre mondiale.
En 1987, alors que la bâtiment des voyageurs est menacé de destruction, le maire de Bobigny interpelle l’État pour empêcher sa démolition.
• Les années 1990
Au début des années 1990, sous l’impulsion de la municipalité de Bobigny, d’associations d’anciens déportés et de cinéastes, la gare de Bobigny commence à être reconnue un des « hauts lieux de la mémoire de la déportation ». Devant le bâtiment des voyageurs, des cérémonies commémoratives sont organisées au milieu d’un amoncellement de ferraille.
• Les années 2000
En 2005, le ferrailleur quitte le site. La même année, le ministère la Culture inscrit la totalité du site à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques et Réseau ferré de France cède à la ville de Bobigny le bâtiment des voyageurs.
Dès lors, la Ville engage une démarche visant à redonner une dignité à cette friche industrielle et ferroviaire de 35 000 m² (3,5 ha). Avec l’aide d’architectes, d’historiens et de paysagistes, un projet d’aménagement de ce lieu de mémoire et d’histoire est défini par la Ville et ses partenaires (dont la SNCF qui cède la totalité du site à la Ville).
• 2012
En 2012, lors de la commémoration du 70e anniversaire des premiers convois partis de France, la mise en place d’une exposition marque l’ouverture du site au public. Après l’achèvement de toutes les phases de réhabilitation, ce lieu de mémoire et d’histoire aura également pour but de devenir un lien, « une couture » entre les différents quartiers de Bobigny.