d'après un article de F. P. PUCHE paru dans LAS PROVINCIAS du lundi 30 mai 2016
Le nœud ferroviaire de La Encina avait évité le détour par Almansa.
La connexion entre les trois capitales de la Communauté ne fût possible qu'à partir de 1862.
« Lundi dernier, les membres de l'Association Valencienne des chefs d'Entreprises (AVE) se sont retrouvés sur le quai de la gare de La Encina pour une réunion extraordinaire, revendicative et symbolique. À une époque où il est nécessaire de mobiliser la société civile, ce fut un geste de grande valeur patrimoniale : depuis le milieu du XIXe siècle La Encina représente un élément important de la stratégie politique et économique de la société valencienne qui voit dans le chemin de fer - aujourd'hui dans le Corridor Méditerranéen - la meilleure solution pour sa vocation de progrès, de développement et de croissance exportatrice. À partir de 1864, la liaison avec le terminus de Villena est la solution attendue autant par Alicante que par Castellón et Valencia.
Pour le comprendre, le mieux est d'observer que José Campo, le futur marquis de Campo, inaugura en 1852 la première ligne de chemin de fer valencienne entre la ville et El Grao en 1852 ; quand la ligne arriva le 20 décembre 1854 à Xàtiva, José Campo déclara : « le terme de notre entreprise ne doit pas être Xàtiva, mais Almansa où se situe la réunion de notre ligne avec celle de la Cour qui se dirige vers la Méditerranée ; le chemin de fer valencien fera partie de ce lien de fer qui unit toutes les nations civilisées d'Europe et qui leur apporte la fraternité et le progrès ».
En effet, il s'agissait de mettre le cap sur Almansa pour réaliser la liaison avec la ligne Madrid-Alicante, la première tracée entre Madrid et la mer, mise en service au printemps 1858 après l'inauguration solennelle de la section Almansa-Alicante par la reine Isabel II.
On connaît la grande compétition financière pour laquelle s'acharnèrent le marquis de Salamanca, propriétaire de la ligne d'Alicante et le marquis de Campo, titulaire de la section valencienne : difficultés de terrain, de la nature et de la politique entre 1852 et 1859.
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Les inondations du Júcar de 1855 à 1864 furent terribles pour la ligne qui, après une période de doutes et de nouveaux efforts, circula de Xàtiva, par la vallée de Montesa et Moixent, jusqu'à Almansa à la grande déception des chefs d'entreprises et propriétaires d'Albaida y Ontinyent. José Campo tenta d'inaugurer les sections de son chemin de fer le 19 novembre, fête du saint de la reine Isabel II. Son train arriva à Alcudia de Crespins à cette date en 1857 et à Moixent l'année suivante. À cette même date, mais en 1859, s'acheva la liaison entre Moixent et Almansa ce qui équivalait à unir Valencia avec Almansa dans le sens montant et avec Alicante en descendant vers la mer. Après ce grand progrès, les voyages commencèrent à se mesurer en heures et non plus en kilomètres ou en lieues : le voyage de la place San Francisco vers Atocha était possible en quasi 12 heures avec un seul changement. Le courrier de la Cour envoyé en fin de journée pouvait arriver à Valencia de bon matin et, une fois répondu, pouvait voyager de nuit vers Madrid.
Comme il y avait une section sur laquelle les voies du marquis de Campo et celle du marquis de Salamanque étaient parallèles, rapidement une solution fut trouvée : au lieu de mettre la correspondance à Almansa, en 1864 elle fut réalisée à la halte de La Encina située sur la limite de Villena dans le royaume de Valencia proche de la province d'Albacete. Les deux voies ferrées présentant la plus grande valeur stratégique en Espagne se rencontraient sur un point de la carte faisant un triangle d'or : la ligne Madrid-Alicante avec ses embranchements vers Cartagena et Murcia rencontrait celle de Valencia et rendait possible la liaison entre Alicante et la cité du Turia. Maintenant, on attend le " triangle d'or " stratégique de La Encina pour compléter l'indispensable Corridor Méditerranéen. »
